Câest une large opération qui a été déclenchée ce lundi 16 décembre dans 11 départements du Sud de la France. Elle révÚle de nouveaux trafics de viande de chevaux qui proviennent de laboratoires pharmaceutiques ou de centres équestres.
Cette viande présente t-elle un risque pour le consommateur ? A ce stade de lâaffaire, le risque sanitaire nâest pas encore estimé explique le Ministre délégué à lâAgro-alimentaire, Guillaume Garot.
La fraude est dâun ordre encore différent de celle de la célÚbre affaire Spanghero. Elle couvait depuis plusieurs mois. En France, comme en Europe, des trafics gangrÚnent en effet le secteur de la viande de cheval, comme lâavait déploré les sénatrices Sylvie Goy-Chavent et Bernadette Bourzai lors de la sortie de leur rapport sur la filiÚre viande en juillet dernier. Des fraudeurs de plus ou moins grande envergure, qui sont parfois trÚs organisés ternissent lâimage dâune filiÚre.
Dans ce nouveau scandale, ce nâest pas une tromperie qui a consisté à insérer de la viande de cheval dans des plats vendus pour de la viande de bÅuf. Mais la problématique rejoint des cas similaires ces derniers mois : les chevaux qui se sont retrouvés à lâabattoir, et donc dans les assiettes, sont des équidés qui étaient impropres à la consommation. La falsification des documents dâidentité est mis en exergue. Cela renforce la nécessité dâun systÚme de centralisation. Le dirigeant dâune entreprise de Narbonne (La Narbonnaise des Viandes) est suspecté dâavoir joué un rÃŽle dans ce trafic. Les chevaux auraient été achetés au laboratoire. Les reventes du laboratoire étaient effectuées de façon transparente et dans la légalité, les chevaux étant alors exclus de la filiÚre bouchÚre. La société narbonnaise les aurait rachetés par un intermédiaire, et ces chevaux ont fini à lâabattoir aprÚs falsification de leurs documents. La viande aurait été écoulée dans des boucheries et dans des abattoirs français mais aussi espagnols.
Pourquoi tant de dérives ? Aujourdâhui, les contrÃŽles sâintensifient, sâorganisent. Plusieurs facteurs contribuent aux dérives, comme les spécificités dâun marché particuliÚrement atomisé. En outre, la réglementation existe, encore faut-il quâelle soit appliquée, contrÃŽlée et sanctionnée, et que le systÚme ne puisse pas être contourné ou corrompu. Une coordination est essentielle, entre les pays et à lâéchelle européenne.
Lâenquête est actuellement conduite par le procureur général de Marseille et la brigade nationale dâenquête vétérinaire et phytosanitaire.
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