Dans le cadre du projet de fusion des HN et de lâENE, les élus des sites HN concernés par chamboule-tout actuel ont été reçus les uns aprÚs les autres au MinistÚre de lâAgriculture. Cavadeos fait le décompte de la petite dizaine de sites qui devraient rester dans le giron du nouvel établissement public.
Le projet de fusion des Haras nationaux et de lâENE en un établissement public commun probablement baptisé Institut français du cheval et de lâéquitation (IFCE) étant toujours sur les rails, le Ministre de lâAgriculture ou, plus souvent, son directeur de cabinet Pascal Viné et sa conseillÚre chargée du cheval Caroline Lepoultier, a reçu, un par un ces derniÚres semaines, les élus (maires, députés, ou conseillers généraux ou régionauxâŠ) concernés par lâavenir des anciens « dépÃŽts » des Haras nationaux. But de ces entretiens : leur communiquer le sort du dépÃŽt qui les concerne. Le schéma territorial du futur établissement public ( à savoir les sites dont il disposera) continue toutefois dâêtre tenu secret. Tout se passe dâailleurs, depuis le début de ce projet de fusion, dans la plus parfaite opacité, ce qui ne contribue pas à calmer les inquiétudes du personnel. Ainsi, dans un communiqué de presse commun, les syndicats CGT, CFDT et FO ont, aprÚs une entrevue le 12 novembre avec le ministre de lâAgriculture, maintenu « leur opposition à une partition de lâétablissement public en un établissement IFCP et un GIP (Groupement dâintérêt public, ndlr) France Haras qui assurerait les missions dites concurrentielles concernant en particulier lâétalonnage et lâidentification ». Ils « dénoncent ces prises de décision unilatérales ». Pour eux, tout cela ne représente « ni lâintérêt de la filiÚre, ni le souhait de la profession » et « ce nâest pas non plus lâintérêt des personnels ».
Bien quâaucune communication officielle nâait toujours eu lieu sur lâavancée des travaux de ce projet de fusion et de création dâun GIP, les articles de presse régionaux et les propos des élus concernés à lâissue de leur entretien au ministÚre permettent de dégager les éléments suivants, avec toutes les précautions dâusage : Sur les 19 sites où les Haras nationaux avaient encore maintenu leur présence (aprÚs lâabandon effectif ou programmé de Strasbourg, Annecy, Blois et CompiÚgne), 9 ou 10 devraient rester dans le giron de lâIFCE qui naîtra, théoriquement au 1er janvier prochain, de la fusion des HN et de lâENE. Ces sites sont ceux qui sont dâemblée les mieux pourvus en infrastructures pour assumer les missions de lâIFCE, à savoir formation au sens large des hommes et des chevaux, pÃŽles de formation et de valorisation sportive. Il sâagirait, sous toutes réserves, du Pin, Saint-LÃŽ, Le Lion dâAngers, Pompadour, Cluny, Uzes, RosiÚres-aux-Salines, Lamballe et Saintes, ainsi que, possiblement, La Roche-sur-Yon.
Les 9 autres (avec une situation toutefois pas clairement définie pour Tarbes) devraient être cédés au futur GIP (structure privée, créée pour cinq ans avec possibilité de le prolonger), à qui reviendra le soin de continuer lâactivité de centre technique et de trouver des solutions pour les locaux dont il nâaura pas lâutilité Le siÚge de lâIFCE nâest pas fixé mais a de bonnes chances, semble-t-il, dâêtre à Paris. Saumur ou autre surprise ne sont pas à exclure.
Quant à lâavenir des sites qui seront cédés au GIP, le flou est de rigueur. En effet, si le discours officiel aux élus, dans un contexte électoral fort, était : « rien ne ferme, ça va au GIP ou ça va à lâEtablissement public », il reste à savoir comment le GIP, qui reste à bâtir, réussira à assurer une charge que lâadministration elle-même nâarrivait plus à assumer. Ce GIP lui-même nâest pas encore sur les fonds baptismaux, quâon est en droit de sâinterroger sur son avenir. Réunir dans une même structure des représentants des ministÚres, des organisations socioprofessionnelles nationales (France Galop, Cheval Français, SHF, France Trait, France poneys, Fédération des ânes et mulets, étalonniers, conseils des chevaux, vétérinairesâŠ), chacun avec ses approches, pour en dégager des volontés unanimes et une dynamique clairement identifiée, ne va pas être une mince affaire, sans compter la question des équilibres financiers !
Ceux qui dénoncent un habillage sans trop dâavenir destiné à faire passer la pilule de la disparition des Haras sans faire trop de vagues ont donc beau jeu. Philippe Martin, président de la FENECSO (Fédération des associations régionales dâéleveurs), cherche à tout prix à éviter que lâaffaire ne se résume, comme le souhaitent, dit-il, la Fadeteq et lâAsep (étalonniers privés), à une simple privatisation des centres techniques. Persuadé que « les collectivités territoriales ne mettront pas un centime dans une structure nationale », il sâefforce de convaincre que ce GIP doit rester lâaffaire des organisations territoriales et que les moyens dont il héritera doivent demeurer au service de la collectivité. Il devait se joindre, à ses frais, au Tour de France des sites concernés que Didier Domerg (direction du développement des services aux Haras nationaux) doit faire du 26 novembre au 11 décembre. Philippe Martin reconnaît toutefois que « les bonnes volontés sont peu nombreuses ». Alors, peine perdue ? « Est-ce une raison pour laisser passer le train sans rien faire ? ».
Calendrier des lieux où Didier Domerg a organisé ou organisera des réunions publiques :
26 novembre : Montauban 27 novembre : Le Lion dâAngers 2 décembre : Saint-LÃŽ 3 décembre : Cluny 4 décembre : Châlons-en-Champagne 9 décembre : UzÚs 11 décembre : Paris |