L´Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) va renforcer son arsenal de contrÃŽle en expérimentant à partir de 2008 les analyses phanÚres tout en mettant en place la procédure de localisation des athlÚtes soumis à des contrÃŽles individualisés en commençant par l´ensemble de ceux participant à la préparation olympique.
"Les analyses phanÚres doivent nous permettre de voir ce qui s´est passé en amont d´un contrÃŽle afin de confirmer une analyse", a précisé Pierre Bordry, le président de l´AFLD, lors d´une réunion avec la presse mercredi matin.
Les analyses phanÚres effectuées à partir d´Ã©chantillons corporels comme les poils ou les ongles permettent d´Ã©largir la plage de recherche d´une substance afin de pouvoir détecter la prise d´un produit éventuellement interdit bien avant une compétition. Elles viendront en complément des examens sanguins ou urinaires.
L´AFLD veut, d´abord, s´en tenir à une expérimentation et surtout prendre des garanties contre les recours. "Nous voulons tout verrouiller pour ne pas être attaquables", a expliqué le Pr. Michel Rieu, conseiller scientifique de Pierre Bordry. "Aujourd´hui, tout ce qui est scientifiquement validé, c´est ce qui est utilisé dans les procédures judiciaires".
L´AFLD va, par ailleurs, commencer la mise en place de la localisation des athlÚtes en application des recommandations de l´Agence mondiale anti-dopage (AMA).
"Chaque athlÚte devra nous dire où il se trouvera pendant une heure chaque jour et cela cinq jours sur sept. S´il n´est pas présent dans le créneau indiqué, il pourra se voir infliger une sanction", selon Jean-Pierre Verdy, directeur du département des contrÃŽles de l´AFLD.
Cette localisation, qui a reçu le feu de la vert de la Commission nationale l´informatique et des libertés (CNIL) sera d´abord pratiquée auprÚs d´athlÚtes identifiés par le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et suivant la préparation olympique.
"Cela représente entre quatre et cinq cents personnes", a détaillé M. Verdy. "Nous nous sommes volontairement limités pour ne pas commettre les erreurs de certains pays qui ont voulu aller trop vite. Nous avançons progressivement et aprÚs les Jeux Olympiques nous élargirons l´Ã©ventail".
L´agence souhaite d´ailleurs mettre l´accent sur les contrÃŽles inopinés. Ces derniers, réalisés hors ou en compétition, ont représenté 56,7% des 911 contrÃŽles humains pratiqués à la seule initiative de l´AFLD et des directions régionales au cours du 3Úme trimestre 2007. Ce pourcentage était de 44,6% pour la même période de 2006.
"La grande nouveauté, c´est le ciblage. Nous avons effectuer des contrÃŽles dans des disciplines où nous n´allions pas auparavant", a souligné Jean-Pierre Verdy. Ainsi, au cours du trimestre précédent, l´agence a particuliÚrement ciblé le cyclo-sport qui a fait l´objet de trente contrÃŽles. Elle a également procédé à 156 contrÃŽles animaux exclusivement en équitation.
Trente-et-un des 911 contrÎles, soit 3,8%, se sont révélés positifs. La moitié des infractions concerne le cyclisme.
Pierre Bordry a prÃŽné le passage des autorisations à usage thérapeutique (AUT) abrégées en AUT standards, qui seraient réservées aux athlÚtes de haut niveau. Les AUT standards qui nécessitent l´avis d´un collÚge de trois médecins, contre un seul pour les abrégées, permettent, selon M. Bordry "une analyse médicale plus poussée".
Enfin l´AFLD attend de l´AMA que les critÚres exclusifs de l´EPO (érythropoïétine, hormone qui entraîne une augmentation des globules rouges dans le sang) soit adaptés aux EPO bio-similaires qui ont commencé à circuler avec l´idée qu´elles ne sont pas détectables. "On est sûr qu´il existe des EPO artificielles mais on ne pas les dénoncer car elles n´entrent pas tout a fait dans les critÚre définis par l´AMA", précise le professeur Rieu. |