L´Ã©quipe de France de saut d´obstacles ne participera pas à l´Ã©preuve par équipes des JO 2008 à Pékin. Elle a été éliminée dès la première manche de la Coupe des nations disputée à Mannheim, dans l´ouest de l´Allemagne. Onzièmes la veille après l´Ã©preuve de la chasse, les cavaliers français n´ont pu faire mieux que douzièmes au terme de la deuxième journée. Le seconde manche de la compétition qui se dispute vendredi n´est ouverte qu´aux seules dix premières équipes.
Malgré le sans-faute de Florian Angot sur «First de Launay», Kevin Staut , Michel Ecart et Olivier Guillon ont ensuite tous été pénalisés à une reprise, avec en plus une pénalité de temps pour Staut et Guillon. Ces championnats d´Europe étaient la dernière occasion pour la France de décrocher son billet pour Pékin. Depuis l´inscription de la discipline au programme olympique en 1912, les cavaliers français ont remporté six médailles dans les concours par équipes, avec notamment le titre en 1976, à Montréal. Depuis 2004, le saut d´obstacles français accumule les mauvais résultats: abandon aux JO d´Athènes, 5e de l´Euro 2005 et 11e l´an passé lors des Mondiaux d´Aix-la-Chapelle. Elle avait pourtant obtenu le titre mondial en 2002.
La non-qualification de l´Ã©quipe de France pour l´Ã©preuve par équipes des JO de Pékin, confirme que le saut d´obstacles français doit être remanié, analyse le directeur technique national, Pascal Dubois. « On est arrivé au bout d´un système, il faut que les cavaliers français soient plus professionnels », explique le DTN après l´Ã©limination de la France jeudi dès la première manche de la Coupe des nations à Mannheim (sud-ouest).
«Pascal Dubois, pour la première fois depuis 1912, la France ne participera pas l´Ã©té prochain à l´Ã©preuve par équipes des JO...
C´est décevant, mais pour être tout à fait honnête, le miracle aurait été de se qualifier. Le problème, c´est que le saut d´obstacles français travaille dans l´urgence depuis 2003, date de son dernier podium international par équipes (médaille d´argent, NDLR). Depuis que nous sommes entrés en fonction, l´entraîneur national Gilles Bertran de Balanda et moi (en janvier dernier, NDLR), on travaille sur des opérations commando pour décrocher cette qualification et le mois prochain pour assurer le maintien de la France en Super-Ligue, pas sur le long terme. On est aussi tout le temps obligés de faire des compromis avec les cavaliers alors que dans les autres nations, ce n´est pas comme cela que cela se passe. Cet échec est douloureux, mais il y a quand même quelque chose de positif: il va nous donner du temps pour préparer les Mondiaux-2010 et les JO de Londres. On va enfin avoir quatre-cinq mois pour préparer le long-terme.
Pourquoi la France, grande nation équestre, a-t-elle perdu son statut ?
Le mot d´ordre, cela doit être professionnalisation, un tournant qu´on n´a pas forcément bien pris en France. Un cavalier aujourd´hui, c´est un pilote avec une équipe autour de lui, comme dans une écurie de F1. Le système français, c´est la fédération, des entraîneurs nationaux, mais cela ne colle plus avec la réalité du sport de haut-niveau. Quand vous regardez les autres sports, Laure Manaudou en natation ou ce qu´a fait Bernard Laporte à son arrivée avec les clubs de rugby, vous vous rendez compte que ce sont les entraîneurs dits privés qui font le haut-niveau. La remise en question, elle doit aussi se faire au niveau des cavaliers: il faut qu´il affiche cette volonté d´Ãªtre les meilleurs et de se confronter avec ce qui se fait à l´Ã©tranger.
Après la 11e place des Mondiaux-2006, il y a tout juste un an, les responsables en place avaient parlé de convoquer des Etats généraux de la filière cheval, des éleveurs aux cavaliers en passant par les propriétaires et les organisateurs de concours: allez-vous suivre cette piste ?
Non, discuter à 150, cela n´avance à rien. On va discuter à cinq-six et en octobre, on présentera notre plan. On discute beaucoup avec les autres nations pour voir ce qu´ils font: on ne va pas suivre l´exemple allemand ou un autre, très performant, parce qu´ils ne colleraient pas forcément avec notre mentalité, mais on va prendre des choses ça et là . On va par exemple créer un nouveau circuit national à partir de 2008 qui permettra aux jeunes cavaliers de se confronter au haut-niveau». |
