Après un premier coup de théâtre, avec le refus par les délégués d´adopter les nouveaux statuts voulus par la Présidente de la FEI, la Princesse Haya, un second, plus retentissant peut-être encore, avec la disparition de la tolérance zéro, voulue dans les années 80 par la Princesse Anne, alors Présidente. Après avoir approuvé tout un programme pour le bien-être du cheval et le sport propre et de nouvelles règles anti-dopage inspirées des travaux des Commissions anti-dopage et d´Ã©thique, les délégués ont en effet accepté une liste dite "progressive" contenant un certain nombre de produits interdits jusqu´ici ; une liste de produits incluant la butazolidine, des anti-inflammatoires et des analgésiques.
Pourtant, lors d´une table ronde avec le Dr Arne Ljungqvist, qui préside la Commission "Sport Propre" et Lord Stevens, qui anime la Commission Ethique, il semblait clair que les délégués refuseraient la liste dite "progressive", présentée et défendue par le nouveau directeur-vétérinaire de la FEI, le Dr Graeme Cooke. Les Européens semblaient en tout cas véhéments. Notamment le Suédois Bo Helander, ancien Secrétaire Général, qui insistait sur le fait qu´en Suède ces produits-là sont interdits ("voire passibles d´emprisonnement"!). Ou encore Frank Kempermann, le directeur du CHIO d´Aix-la-Chapelle, qui estime que cette tolérance serait mal comprise du grand public et des médias. "Comment sera-t-il alors possible de vendre, de défendre, notre sport ?".
Or, après avoir voté pour une liste de plus de mille produits interdits, les délégués ont accepté dans la foulée cette liste dite "progressive"par 53 voix contre 48, comprenant quelques produits désormais à nouveau autorisés, comme la Butazolidine (avec un seuil de 8 mcg/ml, plus large qu´Ã l´Ã©poque), pour autant qu´elle soit prise 24 heures avant une compétition, la Lactanase, l´Isoxurprine ou le Dichloroacétate. On sait que la Fédération américaine autorise ce type de produits, la Butazolidine notamment, mais Jon Long, son Président, a dit n´Ãªtre pour rien dans l´Ã©laboration de cette liste.
D´où venait-elle donc ? Une certaine confusion régnait. Cette liste n´Ã©tait semble-t-il apparue que juste avant l´Assemblée Générale et certains délégués l´auraient confondue avec une autre, envoyée le 20 octobre. Et même le 1er vice-Président de la FEI et Président de la Commission de saut d´obstacles, le Suédois Sven Holmberg, déclarait publiquement son opposition à cette liste dite "Progressive", précisant: "Cela coupe un peu les jambes de notre Programme Sport Propre", ce qui ne l´a pas empêché d´Ãªtre réélu ensuite.
Les Irlandais, appuyés par les Britanniques, ont demandé de procéder à un nouveau vote, insistant sur le fait que certains délégués n´avaient pas compris pour quoi ils avaient voté, mais la Présidente de la FEI a refusé: "Certains délégués ont déjà quitté l´Assemblée, il est exclu de vouloir revoter". Les Européens s´inquiétaient aussi du fait que la législation de beaucoup de leurs pays sera plus restrictive que les nouveaux règlements de la FEI. Si le vote est bouclé et l´assemblée terminée, le débat ne fait que commencer. |
