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 09/10/2006 - HARAS NATIONAUX - REFORME OU EUTHANASIE ?
 11/10/2005 - EQUARRISSAGE : LA MAIN A LA POCHE
 06/09/2005 - ACCUEIL CENTRALISÉ DES HARAS NATIONAUX
 01/11/2001 - IDENTIFICATION OBLIGATOIRE DES ÉQUIDÉS
 01/09/2003 - INSCRIPTION DES ÉQUIDÉS SUR LE LISTE SIF


HARAS NATIONAUX : CONTRAT D´OBJECTIFS ETAT-IFCE
Alors que le Contrat d´objectifs entre l´Etat et l´IFCE est en prĂ©paration, Henry Blanc et Maurice de Vaulx, Ă©minentes personnalitĂ©s des Haras nationaux, souhaitent s´exprimer faisant Ă  la fois part de leur expĂ©rience et suggĂ©rant les prioritĂ©s qui doivent, selon eux, sous-tendre Ă  ce contrat

Henry Blanc et Maurice de Vaulx sont ingénieurs généraux honoraires du génie rural, des eaux et des forêts et membres de l’Académie d’agriculture de France. Ils ont été l’un et l’autre président du syndicat des officiers des haras.
Henry Blanc, comme jeune officier des haras fut l’artisan du lancement de l’équitation populaire, axe politique donné aux Haras nationaux par le ministre Pisani. Chef du service des Haras de 1970 à 1982, il modernisa fondamentalement l’institution en la féminisant, en informatisant l’état civil des chevaux, en lançant des programmes de recherche scientifique et de recherche-développement, en créant l’Institut du cheval et en construisant quatre nouveaux dépôts d’étalons. Il rechercha dès 1980 comment faire participer les acteurs de la filière à l’administration des Haras nationaux et fut toujours partisan d’un regroupement avec l’Ecole nationale d’équitation. Il a toujours associé tradition et modernité.
Maurice de Vaulx a œuvré aux Haras nationaux de 1978 à 1992, au milieu d’un parcours axé sur l’aménagement du territoire. D’abord chef de la section technique des équipements hippiques (il a d’ailleurs été conseil du directeur de l’Ecole nationale d’équitation, le général Dumont Saint-Priest, pour la définition du programme d’architecture du manège du Cadre noir), puis directeur de la circonscription de Compiègne, il fut adjoint du Chef de service, François Clos, et secrétaire du Conseil scientifique des Haras. Il fut notamment le maître d’œuvre avec Emmanuelle Bour du « projet de service » demandé par le Premier ministre Rocard en 1988, préfigurant l’établissement public dont il fut administrateur.

Contrat d’objectifs entre l’Etat et l’IFCE : quel sens ? Quelle ambition ?

A quelques semaines de la signature d’un contrat d’objectifs entre l’Etat et l’IFCE, nous sommes partagés entre l’inquiétude et l’espoir.

Inquiets, nous le sommes parce qu’étant restés en contact avec beaucoup d’acteurs du monde du cheval et ayant pris connaissance d’un mémoire de fin d’études (Sciences Po et HEC) remarquablement renseigné concernant la réorganisation des opérateurs de l’Etat dans la filière équine, en particulier les Haras nationaux, nous sommes désolés de constater la diminution drastique des moyens qui sont mis à leur disposition, mais surtout effondrés de ne plus percevoir le sens de leurs interventions, ni l’ambition politique qui devrait les sous-tendre.
Animés par l’espoir, nous le sommes également, parce qu’un contrat d’objectifs est l’occasion d’un nouvel élan ; il serait dommage de passer à côté d’une telle opportunité. Ce n’est pas la résurrection de l’ancienne administration des Haras que nous espérons, mais la mise en place de l’Institut du cheval et de l’équitation en tant que structure neuve.
Nous souhaitons nous exprimer, certes avec modestie, sans laisser croire que nous pourrions infléchir un tant soit peu l’histoire dont nous ne sommes plus que des spectateurs, mais certains que nous pouvons encore rendre service en participant à la recherche de son sens, ne serait-ce qu’en faisant mémoire de quelques événements significatifs du passé. La mémoire des Haras, c’est-à-dire le souvenir qu’ils laissent, a droit à cette démarche. L’élevage national a tout à y gagner.
Nous sommes conscients d’avoir eu plusieurs chances; c’est pourquoi nous ne voulons en aucune manière critiquer celles et ceux qui sont désormais confrontés à des situations nouvelles extrêmement difficiles dans la conduite des politiques publiques. Mais nous voulons témoigner des évolutions qui ont pu se faire grâce aux orientations prioritaires et au soutien qu’ont su donner des hommes politiques dynamiques dans des périodes marquées, comme celle d’aujourd’hui, par l’incertitude.

Le prestige d’une autorité régalienne.

On sait que l’intervention des pouvoirs publics dans l’élevage hippique a résulté du souci de disposer en temps de paix, et surtout en cas de conflit, des différents types de chevaux nécessaires aux armées. Puis, lorsque les remontes militaires n’eurent plus les mêmes besoins, les Haras nationaux ont eu en charge l’amélioration et la conservation des races chevalines et leur adaptation aux besoins des marchés.
Avec le recul du temps, il est aisé de constater que chaque race, sans exception, a été introduite ou accompagnée en fonction des priorités du moment d’une manière directe (emploi d’étalons nationaux) et indirecte (mise en œuvre d’encouragements variés). Il n’est pas superflu de les citer :
- Pur sang arabe, anglais, Anglo-arabe
- races issues des Demi-sang : Trotteur Français, cheval de Selle Français, « cheval de loisir », cob
- poneys...
- races de trait : Percheron, breton, Boulonnais, Comtois, famille ardennaise, mulassier...

Dès 1934, à ces interventions concernant l’élevage s’ajoutèrent les mesures destinées à soutenir et développer l’utilisation du cheval telle que la création des sociétés hippiques rurales et urbaines . Puis vinrent les encouragements à l’équitation multiforme (sportive, distrayante, sociale, éducatrice, thérapeutique...) qui n’avaient plus rien à voir avec la défense nationale, mais l’institution créée pour celle-ci existait et s’adaptait.
Existait aussi pour cette institution un corps d’encadrement supérieur, taillé pour un objet régalien, composé d’ingénieurs agronomes – cavaliers, issus de l’INA-Paris et/ou de l’ENGREF et instruits à l’école du Pin. Affectés à la tête des établissements, chefs-lieux des circonscriptions, les officiers des Haras y furent une force de terrain, renforcée par les techniciens et les gardes, ayant la confiance des milieux hippiques.

Les résultats obtenus se passent de commentaires....

Il semble opportun de rappeler ici la conclusion du chapitre concernant l’administration des Haras parue dans l’ouvrage collectif relatant la genèse du corps du génie rural, des eaux et des forêts : « La permanence dans le temps de l’administration des Haras peut étonner. Pourquoi tant de sollicitude des pouvoirs publics à l’égard du cheval ? L’absolue nécessité de garantir la remonte des armées avait amené Colbert, puis Napoléon, puis le législateur de 1874 à créer, rétablir et renforcer les Haras. Ils avaient compris que l’étalonnage privé se désintéresserait toujours de la production du cheval militaire trop bon marché. Ultérieurement, la mission des Haras évolua beaucoup, mais la conception entrevue en 1874 par le sénateur Bocher va, dans une certaine mesure, perdurer. N’avait-il pas déclaré au Parlement : «L’industrie privée a besoin d’un appui, d’un stimulant, d’un modèle...» ? Le souci des officiers des Haras fut fréquemment de dépasser les effets de mode, de soutenir l’élevage dans la diversité de ses possibilités et d’intervenir en anticipant les évolutions qu’ils tentaient par ailleurs, sinon de provoquer du moins d’accélérer. C’est ainsi que, malgré une conjoncture souvent défavorable aux productions hippiques, la France est pourvue d’un ensemble exceptionnel de races variées, dont les dirigeants furent, à tour de rôle, des partenaires avertis des Haras.
Ces relations qui s’exprimèrent en province et à Paris depuis le niveau de l’élevage individuel et des entreprises jusqu’à la représentation nationale des différentes races et filières créèrent un tissu à la trame solide qui fut une caractéristique de l’organisation hippique française. Elles s’effacèrent et le modèle se périma... Mais une situation à une date donnée n’est jamais acquise définitivement ; elle se façonne quotidiennement et appelle des décisions et des choix de toutes sortes qui conditionnent l’avenir.

La chance d’un financement exceptionnel

Un concours financier provenant d’un prélèvement légal non fiscal en faveur de l’élevage effectué sur les paris engagés aux courses se développa à partir de la promulgation de la loi du 2 juin 1891 qui plaça les société de courses sous la juridiction de l’Etat et prit de l’expansion à partir du 11 juillet 1930 (décret qui créa le Pari mutuel urbain) et du 20 avril 1961 (décret qui institua le fonds commun de l’élevage et des courses). Cet autofinancement du cheval par le cheval se justifiait dans la mesure où les crédits votés du ministère de l’Agriculture ne pouvaient pour des motifs économiques, sociaux et politiques tout à fait compréhensibles qu’être affectés à d’autres priorités. Ce fut une intelligente solution.... qui fut abrogée par la loi de finances de fin 2000 rendant “fiscal” ce prélèvement et le rattachant au budget général de l’Etat, un an après la création de l’établissement public “Les Haras nationaux”.

La chance de messages politiques vigoureux.

Au tout début de la cinquième République, le moral des officiers des Haras était morose; le renouveau d’intérêt pour le cheval était loin d’être amorcé, même les courses connaissaient des difficultés. Le ministre de l’Agriculture Edgard Pisani s’intéressa à leur avenir et, après avoir demandé quelques études et propositions aux intéressés et aux représentants des éleveurs, lança solennellement, avec le souffle qui était le sien, au Haras du Pin en octobre 1965 un ambitieux programme de développement de l’équitation populaire ; ce fut un véritable “boum” qui surprit les milieux hippiques; les Haras s’en relevèrent.
En 1988, autre période de morosité, le modèle traditionnel des Haras nationaux commençait à s’user, le Premier ministre Michel Rocard ayant lancé dans toutes les administrations une réflexion dite “projet de service”, les Haras nationaux saisirent cette opportunité pour mieux se caler par rapport aux nouvelles aspirations du marché d’une part, des éleveurs d’autre part et mieux s’adapter aux apports de la recherche équine. Une des grandes avancées de ce projet de service fut d’ailleurs prophétique du rapprochement actuel Haras-ENE puisqu’elle préconisait une intégration encore plus grande qu’auparavant de l’élevage et de l’équitation, la compétition équestre étant de plus en plus perçue comme le “banc de sélection” de l’élevage à l’instar de ce qui existe dans le monde des courses. Le ministre de l’Agriculture Henri Nallet voulut valoriser ce qui lui apparaissait comme un renouveau. Il était sensible au rôle du cheval dans la société et créa, en particulier, la Journée nationale du cheval qui existe encore chaque année en septembre après un lancement très réussi aux Tuileries en septembre 1990, un an après avoir choisi le site du Haras du Pin pour réunir tous les directeurs régionaux et départementaux de l’agriculture et des forêts.
Des exemples de ce type pourraient être multipliés et montrent combien il est important d’intéresser les hautes autorités aux activités hippiques et de les bien renseigner.

D’une mission régalienne à un rôle de régulateur économique et génétique.

A l’occasion de l’établissement de ce projet de service, les Haras nationaux comprirent que leur autorité régalienne laissait place à une fonction de régulateur : régulateur économique pour compléter les opérations spéculatives des élevages prestigieux et régulateur génétique pour atténuer les effets de mode et préserver le long terme. Au-delà de la sémantique, cette “révolution culturelle” avait le mérite de bien positionner le rôle de l’étalonnage public par rapport à celui de l’étalonnage privé.
Fort heureusement, cette fonction a été conservée dans les attributions fixées par décret de l’Institut français du cheval et de l’équitation (« l’établissement veille à la conservation et à l’amélioration des races pour assurer une régulation économique et génétique prenant en compte les intérêts à long terme de la filière »). Les étalons nationaux ayant pratiquement disparu, cette question n’est pas d’actualité immédiate...
Donner satisfaction aux propriétaires d’étalons de selle désireux de prendre à leur compte la clientèle des Haras nationaux, telle fut, semble-t-il, une des raisons de la dernière réforme institutionnelle.
Dénonçant une concurrence déloyale, ces propriétaires avaient auparavant obtenu une décision de la commission de la concurrence intimant aux Haras l’ordre d’accroître les prix de saillie en fonction des prix de revient. Ce fut une première manche.
Puis, à la suite d’un rapport du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER), on en vint à la création d’un organisme de transition destiné à accompagner la fin de l’étalonnage national.
Sous-tendant ces évolutions, la volonté des pouvoirs publics de faire des économies précipita le mouvement.
Ces décisions, lourdes de conséquences pour le nouvel établissement public déséquilibré dès sa création et pour l’élevage national et l’avenir des activités hippiques, ont-elles été prises dans un climat serein et éclairé ? N’a-t-on pas plutôt profité des réclamations des étalonniers, de l’indifférence du ministère de l’Agriculture et d’influences politiques au plus haut niveau pour se débarrasser d’une structure encombrante en ignorant ses fonctions dans l’économie du cheval, pourtant appelée à un grand développement ?
Au cours de ce processus, il ne semble pas que la complémentarité de l’étalonnage privé et de l’étalonnage national ait été considérée à sa juste valeur. Certes, les modalités de conduite de l’élevage ont beaucoup évolué en raison de la modernisation initiée par les Haras. En particulier, la provocation et la détection des chaleurs et de la gravidité des poulinières, l’emploi de l’insémination artificielle, la mise au point des données d’évaluation des reproducteurs ou encore l’analyse d’évaluation du sperme et sa conservation, etc. ont montré leur efficacité et contribué à la diminution du nombre des étalons dont les possibilités de valorisation se sont accrues au cours des périodes d’expansion successives des différentes filières hippiques. Néanmoins, cette complémentarité a toujours eu, selon les races, des composantes génétiques, géographiques, économiques, sociales qui ont contribué à structurer l’élevage français dans la variété de ses races et à lui assurer une large assiette.
Cette complémentarité fut d’abord génétique : les choix des reproducteurs privés et nationaux se sont opérés différemment.
Le propriétaire privé recherche d’abord la performance, en particulier sportive, guidé par la demande du marché qu’il anticipe, soutenue par les origines à la mode. C’est une sélection spéculative. Elle exige des moyens importants, un sens particulier de l’animal. Sa réussite a souvent été magnifique et enthousiasmante, mais elle reste aléatoire et orientée à court terme ; elle mérite d’être soutenue. Toute concurrence est évidemment à bannir si elle est déloyale, même dans le cas où les prix de saillie ont valeur d’encouragement. Ceci étant, ce qui était paradoxal dans la revendication des étalonniers privés et dans les avis donnés par des représentants des éleveurs à l’occasion de l’établissement du rapport du CGAAER précité, c’était à la fois la dénonciation de la concurrence “déloyale” des rares étalons nationaux de selle haut de gamme qui figuraient en têtes de liste de l’étalonnage public et en même temps une attitude de mépris pour tous les autres étalons nationaux.
En fait, les Haras nationaux acquéraient des étalons possédant les qualités fondamentales essentielles : modèle, origines, performances, des animaux moins au sommet de leur génération, mais au patrimoine aussi complet que possible. Cette politique, difficile à conduire, demande beaucoup de compétence et de savoir-faire pour choisir et affecter les étalons. Elle a contribué à améliorer le niveau moyen de chaque race, à faire progresser la qualité des poulinières (action élémentaire et humble, mais essentielle pour le long terme non mentionnée dans le rapport du CGAAER précité) et à promouvoir des résultats satisfaisants, parfois spectaculaires. Elle fut une garantie de préservation d’origines nationales ou éventuellement de recours à des origines étrangères.
A titre d’exemple tout à fait d’actualité, il faut citer l’engouement pour les origines étrangères (auquel s’est ajoutée l’ouverture brutale insuffisamment étudiée du cycle de sélection des jeunes chevaux) qui a conduit à des excès mettant en péril la race «cheval de selle français» provoquant la réaction d’un groupe d’éleveurs demandant le retour à l’Anglo-normand. On rêve... mais on peut comprendre leur inquiétude pour la pérennité de leurs souches sélectionnées depuis plusieurs générations. La sagesse de la commission du livre généalogique semble bien être en cause …
Cette complémentarité fut aussi géographique et économique : le réseau national des centres techniques, modernisés et renforcés par l’emploi de l’échographie et l’insémination artificielle a permis de servir et maintenir un élevage varié, réparti sur tout le territoire et composé majoritairement de petites structures. Cette base large, animée par la passion du cheval, appréciant des tarifs raisonnables, peut être jugée superflue, voire folklorique. Elle appartient cependant au milieu hippique français dont elle est une composante sympathique et solide. Qu’adviendra-t-elle ? Ralliement, abandon, concentration ou peut-être recours à des «entiers» clandestins qui commencent à apparaître en dehors des grandes régions d’élevage… Des territoires sont désormais complètement désertés par des étalonniers qui ne veulent même pas y envoyer de la semence congelée, voulant que les poulinières viennent se faire saillir chez eux avec un hébergement onéreux.
Les autorités de tutelle de l’IFCE ne peuvent ignorer ce problème, alors qu’elles se disent soucieuses par ailleurs de l’égalité des territoires et que, d’une façon générale, elles ne sont pas favorables à une économie restreinte au spéculatif. La solution pourra être trouvée dans un étalonnage public, semi-public ou privé encouragé…

Et maintenant ?

Nous nous sommes sincèrement réjouis du rapprochement des deux établissements publics du cheval : Haras nationaux et Ecole Nationale d’Equitation. Sans doute suscitée davantage par un souci de faire des économies et de permettre à ce groupement délesté de l’étalonnage public d’atteindre une masse critique que par la volonté de bénéficier d’une synergie, cette alliance permet la valorisation des sites et d’heureux échanges de compétences; elle est de nature à faire progresser la “fabrication” de chevaux athlètes par une complémentarité de la génétique, de l’éducation et de l’entraînement.
L’ IFCE célèbre volontiers les deux références dont il a hérité : les Haras nationaux et le Cadre noir. Effectivement, ces deux maisons restent connues, font encore rêver... Mais que pense-t-on de l’IFCE lui-même ?
Il semble que même les initiés du «monde du cheval » n’en mesurent pas l’importance. Pourtant, les missions qui lui sont confiées sont essentielles et demandent à être assurées et il est encore riche de moyens et surtout de personnels passionnés et de bonne volonté .

Le modèle serait-il devenu inadapté ? Essayons de répondre à deux questions :

Qu’attendent les milieux hippiques ?

Les missions sont officiellement connues : accompagnement zootechnique, traçabilité, veille sanitaire, recherche-développement, entretien et mise à dispositions de savoir-faire et d’infrastructures nécessaires au sport, à l’élevage, à la recherche ou aux formations... sans doute plus utiles que les mini-spectacles qui fleurissent un peu partout pour animer des sites devenus trop nombreux : c’est un rôle important d’Institut technique. Ce travail doit être fait. Il appartient au conseil d’administration d’en déterminer les priorités.

Qu’attend la nation ?

La mission « prestige » fait effectivement partie des attributions de l’IFCE. Le soutien apporté à la FFE pour remporter des victoires aux plus hauts niveaux, l’organisation de manifestations ainsi que les prestations du Cadre Noir en attestent la réalité. Il s’y ajoute l’effort essentiel à réaliser pour participer à l’amélioration de la qualité de l’équitation.
Il est, par ailleurs, rarement question d’exploiter les facultés du cheval “médiateur social”. Pourtant il serait possible de provoquer avec lui un nouveau sursaut de l’opinion publique en faveur de l’hippisme. N’y aurait-il pas aujourd’hui des collaborations à envisager avec bon nombre de collectivités confrontées à des conflits sociaux ?
Le cheval, acteur privilégié d’une animation rurale de qualité et d’une relation ville-campagne n’a peut-être pas inventorié toutes les pistes d’actions innovantes ni épuisé toutes les sources de financement.
Reste naturellement au directeur général, et cela est commandé par l’urgence, à mettre l’établissement en mesure de fonctionner. Les choix sont difficiles pour rebattre les actifs à l’image d’une redistribution des atouts, pour développer les ressources, pour constituer sinon un corps du moins une force originale et pour rallier des appuis... Il serait dommage que le prochain contrat d’objectifs donne l’impression d’une série de mesures éparses destinées à l’organisation d’une retraite en bon ordre.
Un message synthétique entraînant est la condition d’un sursaut. C’est le vœu que nous formons pour que vive l’Institut du cheval et de l’équitation.

 

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