Les Haras nationaux étaient en grÚve jeudi à l'appel de la FGA-CFDT, syndicat majoritaire, et de FO, contre un projet de réforme visant à rapprocher les Haras nationaux et l'Ecole nationale d'équitation (ENE) programmé pour début 2010.
La réforme doit aboutir à la création de deux structures. La premiÚre dénommée Institut français du cheval et de l'Equitation (IFCE) regroupera les missions de service public des Haras nationaux et de l'Ecole nationale d'Equitation. La seconde, France Haras, groupement d'intérêt public (GIP) constitué de partenaires publics (l'Etat et l'IFCE) et privés (représentants des associations de race, des éleveurs, etc) regroupera les activités menées par les Haras nationaux.
Selon les syndicats, des menaces pÚsent notamment sur l'emploi des quelque 900 agents des Haras nationaux. Les syndicats demandent par ailleurs "la mise en place d'une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences au sein de l'établissement". Ils revendiquent enfin "la reconnaissance des qualifications du personnel par la mise en place d'un programme de requalification professionnelle".
De son cÎté, la direction des Haras nationaux a annoncé dans un communiqué que "comme l'a affirmé plusieurs fois, Bruno le Maire, ministre de l'Agriculture, il n'y aura aucune fermeture des sites début 2010 et que les Haras nationaux seront répartis soit à l'IFCE, soit à France Haras".
Communiqué des Haras Nationaux :
La grÚve qui a lieu le 17 décembre 2009 sur lâensemble des sites des Haras nationaux a pour origine la restructuration de lâétablissement programmée pour le début de lâannée 2010. Lâensemble des personnels, à lâappel des trois organisations syndicales représentées dans lâétablissement, indique quâil souhaite exprimer son refus de lâéclatement des Haras nationaux, déplorer le manque de concertation et dâinformations quant à la gestion de la réforme, et faire partager ses profondes inquiétudes sur le devenir de ses statuts et de ses métiers.
Le point de départ de la réforme actuellement menée aux Haras nationaux est le 2Úme conseil de modernisation des politiques publiques qui, le 11 juin 2008, a préconisé un recentrage des missions de lâétablissement autour des missions de service public et un rapprochement avec lâautre établissement de la filiÚre, lâEcole nationale dâéquitation. 18 mois plus tard, la restructuration des deux établissements menées dans le cadre global de la Révision générale des politiques publiques, qui sâimpose à tous les services de lâEtat, est sur le point dâaboutir.
Une premiÚre structure, sous la dénomination de lâInstitut français du cheval et de lâéquitation (IFCE), regroupera les missions de service public des Haras nationaux et de lâEcole nationale dâéquitation: la mise en oeuvre de la politique de lÂŽEtat en matiÚre de développement de lŽélevage et de la valorisation des équidés, la gestion du fichier central dÂŽidentification des équidés, le soutien à la reproduction des races menacées et à petits effectifs non économiquement matures, la formation, la recherche, le développement, la diffusion, lâappui aux sports de haut niveau, la gestion des bases de données, la veille sanitaire. Le décret est actuellement à lâexamen au Conseil dâEtat, pour une mise en oeuvre tout début dâannée 2010.
La seconde structure, appelée France Haras, groupement dâintérêt public (GIP) constituée entre partenaires publics (lâEtat et lâ IFCE) et privés (représentants des associations de race, des éleveurs, des prestataires, etcâŠ), à majorité publique, regroupera les activités menées dans le champ concurrentiel des Haras nationaux, pour les développer avec lâensemble des partenaires. Un projet de convention pour la création du GIP fait actuellement lâobjet de consultations, y compris auprÚs des personnels des Haras nationaux. Les 19 haras nationaux en région selon leurs équipements et leurs capacités, seront répartis dans lâune ou lâautre des deux structures. Lâensemble des 85 centres techniques sera en revanche affecté à France Haras. Lâesprit de la réforme : développer les prestations de service public et accompagner une dynamique collective de la gestion de la génétique. En scindant en deux les missions menées jusquâà lors par les Haras nationaux, la réforme permet de clarifier une situation réguliÚrement dénoncée par les acteurs de la filiÚre cheval. Regroupées au sein de lâIFCE, les missions de service public pourront être développées pour le plus grand bénéfice des publics de plus en plus nombreux à sâintéresser aux équidés. Les actions des deux établissements actuels, Haras nationaux et Ecole nationale dâéquitation, se compléteront, se renforceront et se déploieront pour assurer un service de proximité sur lâensemble du territoire. La structure du GIP est un moyen de regrouper autour dâun objectif commun les moyens de partenaires publics et privés. Il sâagit en effet de créer une véritable dynamique autour de la gestion de la génétique sur le long terme, pour développer et accompagner le développement de structures partenariales collectives en région au plus prÚs des besoins et des attentes des éleveurs.
Le ministre de lâagriculture, Bruno Le Maire, lâa plusieurs fois affirmé lors de ses rencontres avec les représentants des personnels de lâétablissement, il nây aura aucune fermeture de sites début 2010. Les Haras nationaux seront répartis soit à lâIFCE, soit à France Haras. Lâensemble des centres techniques sera géré par France Haras, mais les personnels affectés sur la base du volontariat, seront toujours gérés par leur ministÚre ou établissement dâorigine. Il nây aura donc aucun changement pour les statuts des personnels et la plupart des CDD viennent dŽêtre reconduits pour des durées variables dans lÂŽattente de la mise en oeuvre des deux nouvelles structures. Lâévolution des métiers sera également accompagnée par un plan de formation adapté. Des validations de compétences et des parcours professionnels individualisés seront mis en place afin de permettre à chacun de trouver sa place en fonction de ses savoir-faire et expérience.
Lâavancée significative du processus de réforme ces derniÚres semaines grâce à la clarification des missions et du schéma territorial, va permettre de construire maintenant avec lâensemble des personnels, le dialogue nécessaire pour la mise en oeuvre dâune réforme dont lâobjectif est dâapporter plus de services à toute une filiÚre. |