La Société hippique française (SHF) tenait son assemblée générale annuelle jeudi 18 mars. Dernière d’une SHF « ancienne mouture » ? La question est suspendue au bon vouloir du Conseil d’Etat, dont on attend toujours la validation des nouveaux statuts de la SHF, qui doivent transformer celle-ci en société-mère des chevaux et poneys de sport.
Avec 295 membres présents ou représentés (sur 1108), cette assemblée générale du 18 mars n’a pas atteint le quorum nécessaire pour que l’assemblée soit délibérative : un manque d’élan étrange, qui contraste avec le dynamisme que traduisent les actions et les chiffres exposés dans le rapport moral et le rapport d’activités présentés par le président Marc Damians et le directeur Bruno Mellet. Présence à l’étranger (Verden, Lanaken), stages de formations de juges, mise en place d’un circuit CCE de jeunes poneys, augmentation globale de 7 % du nombre de partants en circuits SHF (+ 26, 6% en endurance, + 21,2 % en poneys, +7,2 % en CSO)… Côté finances, le ministère de l’Agriculture et le fonds Eperon ont augmenté leur aide au financement des dotations en 2009 par rapport à 2008, mais pas suffisamment pour pallier au déficit provoqué par l’augmentation du nombre de partants dont l’ampleur n’avait pas été prévue, et l’Agriculture a donc dû remettre au pot. Comme il n’en sera pas question cette année, le budget prévisionnel 2010 est donc basé sur une baisse des dotations de 6 %. Et s’il reste de l’argent après les CIR, il viendra augmenter les dotations des finales.
La fin de l’assemblée générale a été consacrée à un bref débat sur la future société-mère des jeunes chevaux et poneys que doit devenir la SHF, après validation par le Conseil d’Etat des nouveaux statuts votés l’an dernier et validés par le Ministère de l’Agriculture. Ces nouveaux statuts doivent permettre, à travers quatre collèges réunissant cavaliers, éleveurs, propriétaires, marchands, associations de races, et associations régionales d’éleveurs, de faire de la SHF un organisme capable de donner une cohérence à l’ensemble de filière, à ses actions, ses demandes, bref de représenter la filière de façon unie devant l’administration, l’IFCE, la FFE, etc.
Pour Charles de Certaines, représentant le Ministère de l’Agriculture, conduire une restructuration de la filière était l’une des trois préconisations exprimées en juin 2008 par le Comité de modernisation des politiques publiques (avec le recentrage des Haras sur leurs seules missions de service public, et le rapprochement HN - ENE). Si le ministère appuie donc la création de cette société-mère, il est certain que les aides de l’Etat qui ont déjà baissé de 25 % continueront de diminuer. « Des réflexions sont menées pour conforter le financement de l’ensemble de la filière », explique Charles de Certaines. « Je suis convaincu que seule une présentation unie permettra de se tourner vers le monde des courses et obtenir un financement de votre filière ». Traduction : des négociations sont actuellement en cours, auxquelles participe la SHF, pour profiter de la redéfinition des missions des sociétés de courses, dans le cadre de l’ouverture des paris aux nouveaux opérateurs, pour les impliquer dans le financement de la filière sport. L’Etat pousse, prêt à tout, comme avec les collectivités territoriales, quand il peut transférer ses charges. Pas sûr que ça passe, mais selon Christian Baillet, vice-président de la SHF, "c’est maintenant ou jamais qu’il faut se battre et montrer un front uni". Malgré certaines craintes des associations de race, et notamment de l’ANSF, de se faire en quelque sorte phagocyter par une future société-mère qui hériterait du gouvernail financier...
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