Créés par Colbert, les Haras vont devoir supprimer des emplois et fermer des établissements. Tout ceci relève-t-il d´une mort lente et programmée des haras nationaux?
François Roche-Bruyn, directeur général des Haras nationaux :
- Le gouvernement n´a jamais évoqué la fermeture de l´ensemble des haras nationaux. Il nous invite à nous recentrer sur nos missions de service public en établissant un plan progressif sur cinq ans. Il nous demande aussi de nous rapprocher de l´École nationale d´équitation de Saumur, avec pour objectif de soutenir une politique équestre de haut niveau. L´échéance est fixée à février 2009 pour cette première étape. À juillet 2009, pour notre nouveau contrat d´objectif. Je conçois que l´incertitude créée par ce décalage engendre des inquiétudes.
Sur nos métiers historiques, comme l´étalonnage (reproduction), nous allons réduire la toile et diminuer le nombre de nos centres techniques. Les partenariats avec le privé vont, en revanche, être développés. Nous allons nous recentrer sur notre rôle d´appui à la filière en favorisant l´innovation, à travers la recherche, et sa professionnalisation, grâce à la formation. Le monde du cheval crée 2 % d´emplois supplémentaires chaque année. Son potentiel est supérieur, nous allons donc épauler les professionnels pour le développer.
Il y aura effectivement des réductions d´effectifs. Nous sommes pour l´instant sur le chiffre de 147 en trois ans. Le nombre exact n´est pas finalisé, il va évoluer en fonction de notre rapprochement avec l´École nationale d´équitation de Saumur, sur lequel planchent les ministères des Sports et de l´Agriculture.
Nous avons déjà confirmé la fermeture de Compiègne. Il y aura d´autres fermetures, mais en nombre très restreint. À ce jour, aucun arbitrage n´a encore été rendu. Nous venons de mettre en vente les sites de Blois et d´Annecy, dont les fermetures avaient été engagées dans notre premier contrat d´objectif. Concernant La Roche-sur-Yon, nous allons y maintenir une activité dans le cadre du projet de pôle hippique du conseil général de Vendée, qui a repris l´établissement.
Nous allons nous appuyer sur l´étalonnage privé, notamment pour les chevaux de sport où les Haras ne représentent plus que 50 % de l´étalonnage. Concernant les races menacées, nous maintiendrons notre présence. Nous conservons aussi notre rôle d´identification des équidés, une mission essentielle, qui représente 13 % de notre activité. |
