La cĂ©lèbre Ă©cole d´Ă©quitation espagnole de Vienne est au plus mal avec près de 2 millions d´euros de pertes en 2007, l´institution fondĂ©e par l´empereur Maximilien II a dĂ» annuler une tournĂ©e prĂ©vue de longue date aux Etats-Unis.
Si elle attire chaque annĂ©e des dizaines de milliers de visiteurs au manège de la vaste salle de style baroque construite en 1729, oĂą se dĂ©roula notamment le dĂ®ner de mariage de NapolĂ©on et Marie-Louise, l´Ă©cole n´est pas loin de la faillite. Elisabeth GĂĽrtler, elle-mĂŞme excellente cavalière, a Ă©tĂ© nommĂ©e directrice commerciale le 1er dĂ©cembre dernier. A la tĂŞte de l´hĂ´tel Sacher, organisatrice depuis 1999 du bal de l´OpĂ©ra, c´est en femme d´affaires accomplie qu´elle a tout de suite diagnostiquĂ© le mal. Les salaires du personnel qui reprĂ©sentent 80% des dĂ©penses, sont beaucoup trop Ă©levĂ©s et les dix-sept cavaliers Ă©mĂ©rites qui font la rĂ©putation de l´Ă©cole toucheraient des primes exorbitantes et percevraient des revenus moyens de quelque 10 000 euros mensuels. Comme un dĂ©pĂ´t de bilan est impensable, l´Ă©cole cherche dĂ©sespĂ©rĂ©ment Ă amĂ©liorer l´Ă©tat des finances. En projet un nombre plus Ă©levĂ© de reprĂ©sentations annuelles, 69 au lieu de 38, une augmentation du prix des billets qui s´Ă©chelonne actuellement de 20 Ă 165 euros selon les catĂ©gories, la vente de quelques biens immobiliers et l´Ă©cole pourrait produire l´avoine dont se rĂ©galent les lipizzans. Elisabeth GĂĽrtler prĂ©voit une embellie pour 2016 mais au prix de beaucoup d´efforts et d´Ă˘pres nĂ©gociations. Les cavaliers qui ont la charge du dressage et des soins d´un cheval, voient d´un mauvais Ĺ“il une remise en question de leurs avantages et certains ont dĂ©jĂ confiĂ© que l´augmentation du nombre des reprĂ©sentations nuirait Ă la santĂ© des Ă©quidĂ©s.
C´est au haras de Lipica (Lipizza en italien date de 1918) que tout commence vraiment Ă partir de 1850, bien qu´il ait Ă©tĂ© fondĂ© en 1580 par l´archiduc Charles II. Le village de Lipica, "petit tilleul" de lipa en slovène, se trouve sur le plateau du Karst, au-dessus de Trieste, alors dans l´empire austro-hongrois mais actuellement en SlovĂ©nie. On a croisĂ© de robustes juments locales avec des Ă©talons provenant d´Espagne et Ă chaque naissance de poulain un tilleul Ă©tait plantĂ©. Ce n´est qu´en 1860 qu´apparaĂ®t le mot lipizzan. Le dĂ©membrement de l´empire austro-hongrois et les conflits qui se sont succĂ©dĂ©s dans la rĂ©gion ont amenĂ© le dĂ©placement du haras. Actuellement, on trouve des Ă©levages en Autriche, en SlovĂ©nie, en Croatie et en Hongrie. Mais c´est seulement au haras de Piber en Styrie, pas loin de Graz, crĂ©Ă© en 1798, que sont Ă©levĂ©s depuis 1920 les lipizzans que l´on peut admirer Ă Vienne. Un musĂ©e leur est d´ailleurs consacrĂ© tout près de la Hofburg.
Quant Ă l´Ă©levage de Szilvasvarad, il est constituĂ© de chevaux originaires du haras de Fagaras en Transylvanie et de ceux du haras privĂ© du comte Eszterhazy. ArrivĂ©s Ă Babolna en 1912, ils ont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©s Ă Szilvasvarad en 1961. |