Dans le nouveau contexte qui se dessine, une Ă©nergie alternative comme celle du cheval devient crĂ©dible." StĂ©phane de Veyrac n´est ni un fou ni un rĂȘveur : il est chargĂ©, au sein des Haras nationaux, de rĂ©flĂ©chir Ă ces sujets. A l´occasion du Salon des collectivitĂ©s locales qui accompagne le CongrĂšs de l´Association des maires de France (AMF), rĂ©uni Ă Paris du 19 au 22 novembre, les Haras nationaux doivent prĂ©senter une nouvelle structure, HN Conseil ingĂ©nierie.
DirigĂ©e par M. de Veyrac, celle-ci est destinĂ©e notamment Ă offrir une assistance aux Ă©lus pour dĂ©velopper ce que les Haras appellent le "cheval service". Avec 12 personnes dont 5 ingĂ©nieurs-conseil, il s´agit d´apporter aux collectivitĂ©s locales une "offre professionnelle", de façon Ă dĂ©passer "le cĂŽtĂ© gadget ou image", loin de tout passĂ©isme, explique M. de Veyrac.
Selon lui, au-delĂ de la mise sur pied des diverses brigades Ă©questres, qui viennent de façon plus naturelle Ă l´esprit des Ă©lus, des activitĂ©s comme la collecte de dĂ©chets, avec des distances courtes, des arrĂȘts frĂ©quents et rĂ©pĂ©tĂ©s, conviennent trĂšs bien au placide cheval de trait : sur ce terrain, il est plus adaptĂ© que le diesel et constitue un concurrent direct du moteur Ă©lectrique.
De façon gĂ©nĂ©rale, investissement initial, consommation et entretien sont beaucoup moins Ă©levĂ©s que pour un vĂ©hicule classique. En revanche, le cheval "consomme de l´emploi". C´est pourquoi M. de Veyrac juge que la solution cheval doit ĂȘtre analysĂ©e dans le cadre d´un raisonnement global, qui intĂšgre la dimension sociale et humaine. M. de Veyrac dĂ©fend aussi une vision "tout Ă fait moderne" de la traction hippomobile, y compris pour du transport urbain rĂ©gulier, mais "dans des conditions trĂšs spĂ©cifiques d´emploi", par exemple pour des centres-villes dĂ©jĂ en partie fermĂ©s aux voitures. Des omnibus tirĂ©s par des chevaux ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© testĂ©s Ă Brest (FinistĂšre) et Ă Beauvais (Oise). "L´intelligence de la ville, souligne M. de Veyrac, c´est l´association de multiples solutions complĂ©mentaires." |