Il aura fallu attendre presque dix ans pour que les deux derniers échelons de la qualification en matière d’enseignement et d’entraînement de l’équitation voient enfin le jour, à savoir le DE Jeps (Diplôme d’Etat de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport, niveau III), ainsi que son grand frère le DES Jeps, (Diplôme d’Etat supérieur, niveau II) qui viennent compléter le cursus dont le BPJeps (brevet professionnel, niveau IV) ne constitue que la première étape.
En 2001, lorsque le ministère de la Jeunesse et des Sports avait engagé sa réforme, le système proposait les Brevets d’Etat d’Educateur Sportif (1, 2 et 3) créés dans les années 80 par la ministre Edwige Avice. Même si le BEES 2 a été maintenu au long de ces huit années, en l’absence de certifications d’un niveau supérieur, nombre d’acteurs de la filière n’ont cessé de tirer à boulets rouges sur le BP Jeps, persuadés qu’il se substituait exactement à l’ancien BEES 1, supprimé des cursus, et qu’il s’agissait d’une simple révision de l’intitulé d’un même contenu. Le projet de mise en place des DE et DES Jeps au sein de la filière équestre aura pris plus longtemps que prévu, contrairement à d’autres fédérations sportives bénéficiant d’un contexte plus simple (discipline et ministère de tutelle uniques entre autres) qui ont mis en place l’ensemble des offres de formation dès la sortie du décret n°2006-1418 du 20 novembre 2006. La principale avancée apportée par cette nouvelle offre réside dans la création d’un diplôme de niveau III, inexistant jusqu’à aujourd’hui, qui vient combler le fossé entre BP Jeps et BEES2. Sur un plan pratique, les cursus de formation devraient débuter en septembre prochain au sein des établissements dûment habilités, en formation initiale (1200 heures dont 700 heures en centre de formation), apprentissage ou formation professionnelle, les enseignements étant répartis en quatre UC (Unités capitalisables). Le DEJEPS, débouchant sur les métiers de coordinateur-technicien ou d’entraîneur sera disponible en mentions correspondant aux trois disciplines olympiques avec pour objectif un enseignement au niveau amateur 1, tandis que le DES Jeps concernera les mêmes disciplines pour un niveau Pro 1 et proposera des ouvertures au métier de directeur de projet, directeur de structure ou directeur sportif dans le champ de la mention obtenue. Il est destiné à remplacer, à terme, le BEES 2 et le DE- DPAD (Diplôme d’Etat de directeur de projet d’animation et de développement). Si des passerelles et des équivalences sont à l’étude, les référentiels sont actuellement en cours de finalisation. Reste à savoir dans quelle mesure les titulaires de ces nouvelles certifications bénéficieront d’une reconnaissance sur le plan salarial, et si leur insertion professionnelle sera effectivement en rapport avec leurs compétences. Comme le précise Louis Sagot du GHN « Les salariés titulaires de ces diplômes se situeront probablement au niveau du coefficient 150, mais il n’existe pas de lien strict entre les indices de la convention collective et les emplois. Tout dépend des besoins de l’entreprise. »
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